Le prochain Congrès du Parti communiste chinois, le 16 octobre, sera scruté avec une attention particulière à l’international. Cet événement ancrera très probablement le pouvoir de Xi Jinping par le renouvellement de son mandat à la tête du parti, dépassant pour la première fois la limite de deux mandats instaurés par Deng Xiaoping dans les années 80. Le Congrès sera également l’occasion de poser les ambitions du président Xi pour les cinq prochaines années. Dans la continuité de la “pensée de Xi Jinping”, ce 20ème Congrès pourrait confirmer la mainmise du président sur le système politique en renforçant le culte de la personnalité à travers une révision de la constitution du parti, voire en accordant au président Xi un titre similaire à celui de Timonier de Mao. Sur les orientations politiques, il y a fort à parier que ce Congrès réaffirmera le modèle de développement “à la chinoise” devant se poser comme alternative à l’Occident pour à terme supplanter le concurrent américain. Toutefois, cette réunion n’est pas une simple formalité pour Xi car des mouvements ou factions existent au sein du parti communiste et entendent bien peser sur la politique nationale, voire préparer l’après-Xi Jinping. La crise sanitaire et la guerre en Ukraine soulignent en outre les fragilités structurelles du pays auxquelles le président devra réussir à apporter des réponses pour parvenir à réaliser le “rêve chinois”.
Si le maintien de Xi au pouvoir semble assuré, le 20ème Congrès du Parti communiste chinois pourrait cependant révéler en creux les vulnérabilités du projet de grandeur chinoise développé par le président depuis son accession au pouvoir en 2013.
Marion Pariset, Secrétaire générale du Millénaire, think-tank gaulliste et indépendant, spécialisé en politiques publiques
Pierre Clairé, directeur adjoint des études au Millénaire
Crédit photo : Xi Jinping par Jean-Marc Ferré sous licence CC BY-NC-ND 2.0
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