Donald Trump, élu pour un second mandat, a toujours été un ardent défenseur d’une politique commerciale protectionniste. Lors de son premier mandat, il a déclaré : « L’Amérique d’abord signifie que nous ne laisserons plus d’autres pays profiter de notre économie sans réciprocité. » Cette vision s’est traduite par l’imposition de tarifs douaniers sur 370 milliards de dollars d’importations chinoises, déclenchant une guerre commerciale qui a redéfini les relations économiques entre les États-Unis et la Chine ainsi que d’autres partenaires commerciaux[1].
La pertinence de ces mesures est en débat, avec des effets positifs qui compensent un impact sur la croissance économique. En effet, ces mesures ont permis de rééquilibrer partiellement la balance commerciale avec la Chine et de stimuler certains secteurs industriels américains, notamment grâce à une relocalisation partielle de la production. Toutefois, certains économistes estiment que les politiques tarifaires pourraient avoir réduit la croissance du PIB américain d’environ 0,4 %, mais il est important de noter que les chaines d’approvisionnement subissaient de nombreuses perturbations principalement dues covid[2].
Cependant, Trump soutient que ses politiques ont permis de protéger certains secteurs stratégiques et ont conduit à une résurgence de l’industrie manufacturière américaine. Sous son mandat, l’industrie manufacturière a créé plus de 500 000 emplois[3], marquant un tournant après des années de déclin dans ce secteur. De plus, l’accord commercial Phase One signé avec la Chine en janvier 2020 a obligé cette dernière à augmenter ses importations de produits américains d’au moins 200 milliards de dollars sur deux ans, renforçant ainsi les positions commerciales américaines, même si les résultats effectifs sont plus nuancés. Ces mesures ont également permis à des pays comme le Canada et le Mexique de bénéficier d’une augmentation significative de leurs exportations vers les États-Unis.
Aujourd’hui, Trump prévoit d’intensifier ses efforts en imposant des tarifs universels allant de 10 % à 25 % sur tous les partenaires commerciaux majeurs et en déclarant une urgence économique nationale pour justifier ces mesures[4]. Selon lui : « Les quatre prochaines années verront l’économie américaine décoller comme une fusée. » Sa philosophie est claire et annoncée lors de son discours d’investiture, le 20 janvier dernier, « au lieu de taxer nos citoyens (américains ndlr), nous imposerons des droits de douanes et des taxes aux pays étrangers pour enrichir nos citoyens ».
Face à cette situation, l’Europe ne doit pas redouter une guerre commerciale mais s’y préparer. Elle doit comprendre que, pour ne pas être la grande perdante de l’Histoire, elle doit non seulement se préparer aux conséquences, mais surtout à être un belligérant. De la même façon qu’elle aurait dû se préparer à être un co-belligérant aux côtés de l’Ukraine plutôt que de redouter l’agression russe. Pour cela, elle doit comprendre et cibler les menaces (1) puis préparer un plan (2) en trois volets : réduire les dépendances, se réarmer économiquement et diversifier les alliances.
À travers une exploration des conséquences passées et des prévisions futures, nous examinerons comment ces stratégies pourraient faire entrer le monde dans une nouvelle ère économique tournant la page du néolibéralisme initiée par un précédent et modèle pour Donald Trump, Ronald Reagan.
Par Clément Perrin, Secrétaire général du Millénaire
William Thay, président du Millénaire
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Crédit photo : Official White House Photo by Joyce N. Boghosian, Public domain, via Wikimedia Commons
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