Depuis plusieurs mois, l’envolée du prix des carburants frappe de plein fouet le pouvoir d’achat des ménages français. Avant même la guerre en Ukraine, le prix du baril avait atteint des sommets historiques. Cette hausse vertigineuse se répercute très rapidement en station-service transformant le plein des Français en épreuve. Un Français moyen doté d’un véhicule ayant un réservoir d’une capacité de 45 litres aura vu son plein passer de 65 euros et 11 centimes le 31 août 2021 à 92 euros et 97 centimes le 8 mars 2022. Cette augmentation d’environ 30% doit dès lors nous faire réfléchir sur nos choix géopolitiques en matière d’importations de carburants, nos modes de consommation mais aussi notre taxation.
Par Hugo Spring-Ragain, analyste du Millénaire
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Crédit Photo : Image Essence par ResoneTIC via Pixabay sous Pixabay License
Bonjour, laissez moi vous dire quelque chose concernant le carburant en France.
Sous N.Sarkozy, l’état par le biais de Bercy remboursait environ 3 euro pour 100 litres consommés et achetés sur le territoire national, aux entreprises possédant des camions de plus de 7.5 tonnes et aux entreprises travaillant avec des autocars diesel. C’est ce qu’on appelle le remboursement partiel de la TICPE, mission à la charge de la DGDDI, article 265 septies du code des douanes.
Lorsque F.Hollande est arrivé et durant toute la durée de son mandat présidentiel, le taux de remboursement gasoil est monté progressivement chaque année jusqu’à atteindre 17.75 euro pour 100 litres concernant les camions et 22.75 euro toujours pour 100 litres pour les bus en 2017. Tout cela afin de ne pas subir un mouvement social du monde des transporteurs et une paralysie totale du pays suite à la crise bretonne à propos des portiques installés pour la sulfureuse éco taxe PL abolie en 2013.
La présidence Macron a réduit les taux à 15.56 euro mais pour ne pas subir non plus le mécontentement dû à la période confinement covid. Bercy a d’abord autorisé le remboursement trimestriel et non plus le remboursement semestriel permettant ainsi aux entreprises de recevoir 4 fois par an de l’argent de l’état en fonction de leurs activités professionnelles et soutenir de la sorte leurs trésoreries.
Mais une mauvaise passe n’arrivant pas seule, la hausse fulgurante du prix des carburants de 2022 a bousculé le milieu du transport à nouveau et pour éviter l’angoisse d’un blocage général du pays, le ministre des transports Jean-Baptiste Djebbari a imposé d’ouvrir le remboursement de façon mensuelle aux entreprises mais sans réajustement du taux légèrement en baisse depuis le milieu du mandat présidentiel Macron.
Plutôt que de venir en aide aux entreprises cruciales mais surtout vitales françaises, je veux parler de celles du transport national, en augmentant le taux de remboursement ou en baissant la TICPE sur les carburants (ex TIPP), le gouvernement a fait le choix de multiplier la fréquence des remboursements passant de semestriels à mensuels.
Le gouvernement a toujours cherché à apaiser la grogne des transporteurs par l’argent tout en maintenant des taxes au plus haut. Un jeu d’équilibre entre je prends d’une main mais je rends de l’autre.
Voilà donc pourquoi les transporteurs nationaux ne se sont pas soulevés face à la flambée du prix des carburants.
Cdt
C.C