Du 23 au 25 septembre 2025, la France a tenu un 85e Congrès HLM, à Paris Porte de Versailles, et toutefois, pour quels résultats ?
Le thème du Congrès portait sur “Les qualités du logement social”, auquel les acteurs du secteur ont longuement échangé. Emmanuelle Cosse, présidente de l’Union Sociale pour l’Habitat (USH) soulignait notamment l’urgence d’une “rupture” dans la gestion du logement, tout en appelant à une vision ambitieuse et à une planification à long terme. En ce sens, elle invite le gouvernement à rompre avec “la gestion court-termiste » et à se tourner vers une nouvelle vocation du logement social ; “le logement permanent”. Présente aux échanges l’an passé, mais grande absente pour cette 85e édition, la ministre du Logement, Valérie Létard, divise, entre le soutien du parti socialiste, (PS) et l’appel à un grand bouleversement du côté des acteurs économiques. L’absence de la Ministre est la matérialisation d’un abandon de l’État sur le secteur du logement social. Comme le rappelle l’USH, il faut le retour à un “État stratège”, qui sache résoudre le sort des 3 millions de ménages en attente d’un logement. En somme, faut-il le rappeler qu’au congrès de 2024, elle affirmait qu’elle “n’avait pas de baguette magique”. Cette façon de s’extraire de toute responsabilité interroge : ces émulations collectives permettront-ils d’observer des résultats concrets pour les demandeurs sociaux ?
Le secteur du logement en France connaît une crise sans précédent. Entre la faillite de nombreux constructeur, un parc social qui ne se renouvelle pas assez vite et des normes de plus en plus nombreuses et absurdes, le nombre de construction en France n’a jamais été aussi faible que depuis 2024. Entre logement social, logement dans le parc privé, logements bénéficiant encore du régime de la loi 1948, le logement reste encore un marqueur social de notre pays.
Ces dernières années, au nom d’une écologie punitive, privilégiant l’idéologie au bon sens, les normes environnementales se sont multipliées au point que certaines d’entre elles se contredisait et qui de facto faisaient augmenter le coût de la construction d’un logement sans pour autant que ces derniers soient de meilleures qualités. Les bailleurs sociaux qui sont confrontés à une augmentation des demandes de logements sociaux, sont obligés de passer par de l’industrie lourde, en misant tout sur les normes environnementales que sur la qualité des matériaux choisis. Nombreux sont les experts qui estiment que les constructions réalisées à partir des années 2010 sont de moins bonne qualité que celles réalisés avant. Cet ensemble de points nous conduit à penser que la politique du logement, illisible et inefficace est un exemple parfait « d’abusrdistan à la française », c’est-à-dire la compilation d’une série de dogmes bien français, fiscalité punitive, excès de normes et socialisation d’une politique publique.
C’est pour cela que dans une première partie, il semble pertinent et nécessaire de revenir sur la politique du logement en France depuis la fin de la seconde guerre mondiale (I) , dans une deuxième partie, l’accent sera mis la multiplication des normes dans le secteur du logement comme symbole de l’obésité normative de la France (II) et enfin nous verrons quels sont les leviers possibles afin de redonner de l’air aux constructeurs et autres professionnels du bâtiment en replaçant le pragmatisme au-dessus de l’idéologie punitive des pseudos écologistes (III).
Par Matthieu Hocque, Directeur adjoint des Etudes du Millénaire
Edouard Chaplault-Maestracci, Analyste international au Millénaire
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Crédit photo : Snake @ Tours Aillaud / Cité Pablo Picasso @ La Défense @ Paris, de Guilhem Vellut, via Flickr, sous licence CC BY 2.0.
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