« Homme malade de l’Europe » dans les années 1990 après la réunification, l’Allemagne a su, en se réformant, redevenir la première puissance européenne sous les années Schröder puis Merkel. Un retour au premier plan qui s’est fait au détriment de la France, seule encore à croire à l’existence d’un « couple franco-allemand ». Seulement, les années Merkel n’ont pas laissé que du bon : crise migratoire, modèle économique dépendant de l’étranger, insécurité grandissante, déséquilibres régionaux, et montée des partis extrêmes. L’Allemagne est aujourd’hui en crise et sa domination en Europe est de plus en plus contestée, par les pays du Sud sur les aspects économiques et par les pays de l’Est sur les aspects civilisationnels.
Étant donné que l’Allemagne est le principal partenaire commercial de la France, on aurait pu penser que ses difficultés nous pénaliseraient. En 2023, les échanges franco-allemands représentaient 13,9 % du total des échanges de la France, surpassant largement ceux avec d’autres partenaires tels que la Chine, l’Italie ou la Belgique, qui se situent autour de 8 % chacun, selon Business France. Plus précisément, l’Allemagne est à la fois le premier client et le premier fournisseur de la France. En 2023, elle représentait 13,7 % des exportations françaises, devant l’Italie (8,9 %), et 12,6 % des importations françaises, devant la Chine (9,9 %).
Seulement, ne serait-ce pas une opportunité pour la France, si elle parvient à se réformer structurellement, de rétablir un rapport de force plus équilibré avec l’Allemagne après l’avoir rattrapée sur le plan économique ? Cela permettra à notre nation d’obtenir à nouveau des arbitrages plus favorables au niveau européen.
Par Pierre Clairé, Directeur adjoint du Millénaire, spécialiste des questions internationales et européennes.
Crédit photo : A large building with flags flying in front of it Tourist Attraction – Reichstag berlin germany., Picryl, via Pixabay, sous license CC0 1.0 Universal Public Domain Dedication.
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