Le monde entre dans une course au progrès, marqué dernièrement par l’arrivée des IA. Dans cette compétition, la France perd certains de ses meilleurs talents et subit une véritable fuite des cerveaux. Pays des Lumières, la France doit redevenir une civilisation technologique et un berceau de la méthode scientifique. Pour réaliser cet objectif, nous devons gagner la guerre des cerveaux.
La course au progrès est la clé de la compétition mondiale
Attirer les talents et les cerveaux est l’un des objectifs des nations pour s’assurer un avantage comparatif dans la course au progrès. Bénéficier des qualités des cerveaux les plus éminents renforce la capacité innovation, de facto la puissance économique et le soft power. La lutte pour attirer les cerveaux signifie bien que les capacités d’innovation déterminent le destin des nations.
La course du progrès est une des clés de la compétition mondiale, d’autant plus que le progrès scientifique et technologique est de plus en plus important et rapide. En effet, la rapidité des pays ont pu concevoir un vaccin pour lutter contre la Covid-19 en est une illustration. Ainsi, cela montre que remporter ce match nous conférera des avantages économiques, politiques et militaires.
Cette course au progrès doit nous permettre de répondre aux défis contemporains, d’assurer la prospérité de notre pays et de faire émerger un modèle singulier pour restaurer notre fierté d’être français.
La France en retard
Avec trois millions de Français qui vivent à l’étranger, la France s’appauvrit de ses meilleurs talents. Le nombre d’expatriés français a augmenté de 52% sur les vingt dernières années. On constate la même tendance concernant les étudiants : ils étaient 90 000 à partir à l’étranger en 2017 contre 75 000 en 2013. D’après le Conseil d’analyse économique, les physiciens-chercheurs les plus productifs quittent l’Europe pour les États-Unis.
Dans cette lutte pour attirer les meilleurs cerveaux, les États-Unis sont les plus attractifs. En 2021, les États-Unis ont dépensé 792 milliards de dollars pour financer leur R&D, soit 3,4% de leur PIB contre 2,7% en moyenne dans l’OCDE. Par ailleurs, 17 des 20 meilleures universités au monde sont américaines selon le classement de Shanghai. Bien que l’on puisse critiquer la méthode du classement, les universités américaines attirent les élites mondiales de demain grâce à leur prestige, ce qui entretient et renforce leur capacité d’attraction.
Conserver nos cerveaux et attirer les meilleurs
La France possède les moyens de gagner la guerre des cerveaux, si elle valorise ses atouts et élimine ses faiblesses. Nous possédons un cadre de vie attractif, symbolisé par la diversité de nos paysages et de notre climat par rapport à nos voisins européens. Nos infrastructures et nos services publics sont attirants pour les talents étrangers de plus en plus en quête d’une conciliation entre bien-être et carrière professionnelle.
Seulement, pour attirer et conserver les meilleurs talents, nous devons combattre nos maux. La France doit lutter contre son addiction à l’impôt et aux taxes, son instabilité fiscale au moindre événement politique ainsi que sa passion pour les normes et les règlementations. Ce n’est pas en punissant et en entravant qu’on attire et conserve des personnes qui ont une certaine passion pour la mobilité et donc la liberté.
En gagnant la compétition pour attirer et conserver les meilleurs talents, la France pourra à nouveau se projeter vers l’avenir pour gagner la course du progrès qui est une des clés de la compétition mondiale. Cette course au progrès doit nous permettre de tirer davantage la société vers le haut plutôt que de poursuivre notre tendance au nivellement par le bas.
William Thay, président du Millénaire, think-tank spécialisé en politiques publiques
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