Depuis plusieurs mois, les prix du carburant s’envolent à nouveau. Cela invite à reconsidérer le carburant, non plus comme une variable d’ajustement de la politique écologique, mais comme une ressource stratégique. Depuis les années 1980 et plus particulièrement depuis le quinquennat de François Hollande, la gestion du carburant souffre en France de carences liées à de mauvais choix des décideurs publics, sur la stratégie d’importation, le modèle économique ou encore la taxation.
Si la guerre en Ukraine a constitué un 3ème choc pétrolier, ce dernier semble se prolonger au gré des aléas géopolitiques des derniers mois. D’une part, l’Arabie Saoudite a annoncé cet été en lien avec ses partenaires de l’OPEP une réduction de la production de barils de pétrole, qui a cours depuis septembre 2023. Cette réduction de la production a un effet sensible sur l’augmentation des prix dans le monde. D’autre part, la résurgence du conflit israélo-palestinien avec les attaques terroristes du Hamas à Gaza et la réponse israélienne, rappelle le premier choc pétrolier lié à la guerre du Kippour en 1973 où les pays arabo-musulmans de l’OPEP avaient unilatéralement décidé de multiplier par 10 le prix du baril de pétrole.
Dans ce contexte international tendu, la France est vulnérable. En effet, alors que nous importons massivement du pétrole, le Gouvernement doit faire voter son PLF 2024. Pour dégager des marges de manœuvre, il a annoncé la fin du « quoi qu’il en coûte énergétique ». Les 12 milliards d’euros de ristourne à la pompe garantissant de ne pas dépasser les 2€ le litre d’essence, ont été abandonnés par l’exécutif.Alors que l’inflation s’établit à hauteur de +6% selon l’Insee pour l’année 2023, les Français craignent pour leur pouvoir d’achat notamment concernant le carburant.
Pour continuer de soutenir le pouvoir d’achat de la France du travail qui « aime la bagnole » pour reprendre l’expression du Président de la République, l’exécutif a imaginé de nombreux dispositifs plutôt inopérants tels que la vente à perte, abandonnée rapidement, et la vente à prix coûtants, pour laquelle le PDG de TotalEnergies Patrick Pouyanné n’a pas offert de garanties quant à la pérennité de la mesure. Ainsi, il convient d’adopter des solutions pérennes pour aider les Français et nos acteurs économiques à passer ce troisième choc pétrolier.
Par Matthieu HOCQUE, Directeur adjoint des Etudes du Millénaire
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