Les révolutions industrielles ont favorisé l’innovation et la croissance économique. La première, grâce à la machine à vapeur, a créé une économie industrielle prospère. La deuxième, avec l’électricité et la production en série, a stimulé la croissance et le développement social. La troisième, basée sur l’informatique et l’automatisation, a boosté l’innovation et la productivité. Maintenant, la quatrième révolution est en cours, caractérisée par la numérisation, l’intelligence artificielle et les technologies disruptives. Ces avancées créent des opportunités pour les entrepreneurs et renforcent la compétitivité économique. Les révolutions industrielles ont transformé le monde et continuent de façonner notre avenir, offrant de nouvelles perspectives pour une économie dynamique et prospère.
Le gouvernement chinois a lancé l’initiative « Made in China 2025 », visant à transformer le pays en leader mondial de l’IA d’ici 2030. D’un autre côté, les États-Unis, par le biais des entreprises telles que Google, Microsoft, Amazon, Facebook ou Apple ont été à l’avant-garde de la recherche et du développement de l’IA. La France doit pouvoir jouer sur plusieurs leviers afin de capitaliser sur nos atouts et constituer une « Troisième voie » entre l’autoritarisme chinois et l’approche jusqu’au-boutiste américaine.
La reprise de politiques protectionnistes à travers le monde doit nous convaincre que les efforts à venir devront porter sur la croissance interne et non plus sur le commerce. L’intelligence artificielle devrait être un vecteur de croissance disruptif à l’échelle du globe et pourrait augmenter l’activité économique mondiale de 13 000Mds de dollars d’ici 2030. Par disruptif, on signifie que des bouleversements forts dans nos sociétés apparaitront (assistant personnel, décisions assistées par IA, metaverse et réalité augmentée, …) notamment sur le marché de l’emploi qualifié qui sera lourdement impacté.
La France doit se saisir de cette opportunité au plus tôt afin de tirer parti de cette manne de croissance potentielle. A défaut d’avoir un plan fort dans l’IA, les externalités négatives des leaders pourraient avoir d’importantes répercussions dans notre pays. Les enjeux sont multiples :
- Éthique : souveraineté et protection des données privées
- Investissement : accompagner les entreprises et entrepreneurs
- Apprentissage : des cursus dédiés à l’université et études supérieures
- Règlementation : une règlementation permettant de se démarquer des autres puissances
L’État se doit d’être le garant du long terme, capable d’apprécier les évolutions sur plusieurs décennies. Cette course au progrès technologique se gagnera sur la durée et doit nous permettre de relever les défis contemporains, d’assurer la prospérité du continent et de développer un modèle singulier qui rétablira notre identité française.
En faisant émerger une véritable vision française de l’intelligence artificielle, adossée à des moyens humains et financiers et à un environnement institutionnel favorable, la France pourra à nouveau se projeter vers l’avenir, et pourra à la fois retenir ses meilleurs cerveaux et en attirer de l’étranger en leur offrant les moyens de transformer les révolutions technologiques qu’ils imaginent en des réalités. Remporter ce match nous conférera des avantages économiques, politiques et militaires. Cette course au progrès doit nous permettre de répondre aux défis, d’assurer la prospérité du continent et de faire émerger un modèle singulier pour restaurer notre fierté d’être français.
L’intelligence artificielle bouleversera beaucoup de domaines, en commençant par l’emploi qui devra être réorganisé pour pouvoir en tirer parti sans causer des dommages dans notre industrie et secteur tertiaire.
Les changements structurels liés à l’IA seront une nouvelle source de production de richesse comme a pu être le charbon lors de la révolution industrielle. La France doit être en mesure de répondre aux différents enjeux et rapidement, sans quoi elle risque de “rater le train”.
Bien que les investissements commencent à être important dans les start-ups françaises du domaine (Mistral AI, Poolside, …), les montants restent dérisoires par rapport aux annonces de Microsoft (10Mds investis dans OpenAI) ou Amazon (4Mds dans Anthropic).
Schumpeter disait : « le nouveau ne sort pas de l’ancien, mais à côté de l’ancien, lui fait concurrence jusqu’à le nuire ». La France doit être acteur et adopter une démarche entrepreneuriale.
Par Bastien Enjalbert, Analyste du Millénaire
Sous la direction de Clément Perrin, directeur des études du Millénaire
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Crédit photo : IA via Wikimedia Commons sous licence CCO 1.0 DEED
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