Le 17 mai 2025, lors d’un congrès exceptionnel, Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur et Laurent Wauquiez, président du groupe LR à l’Assemblée nationale s’affronteront pour prendre la tête d’un parti Les Républicains (LR) à la croisée des chemins.
Affaiblie électoralement depuis 2017, passant de 20 % avec François Fillon à moins de 5 % avec Valérie Pécresse en 2022, la droite de gouvernement n’en demeure pas moins devenue un acteur clé de la recomposition politique française. Minoritaire en voix, la droite parlementaire est centrale en influence, notamment grâce à la maîtrise du Sénat et le groupe pivot à l’Assemblée nationale. En témoignent les élections législatives de 2024, où l’alliance nouée par Éric Ciotti, pourtant marginalisé au sein de LR, avec le RN a permis à ce dernier de conquérir 50 députés supplémentaires, hissant ainsi le bloc national au rang de première force de l’Assemblée avec 143 sièges. À l’opposé, la participation d’une partie des députés LR au Gouvernement, dans le cadre du « socle commun », a permis à François Bayrou et à Emmanuel Macron de préserver le bloc central au pouvoir, évitant ainsi une bascule vers un Gouvernement « Nouveau Front Populaire ». Ainsi, l’on voit bien que pour les centristes comme pour les lepénistes, la situation et les choix de LR ont des incidences majeures.
Dans ce paysage polarisé autour de trois blocs irréconciliables, LR apparaît comme un parti pivot, mais aussi coincé entre les offres de la droite nationale et celle d’Emmanuel Macron qui n’est plus la même qu’en 2017. Cette situation s’explique par l’importance de l’électorat de François Fillon de 2017, puisque depuis 15 points ont été attirés par d’autres offres politiques. En effet, une partie s’est tournée vers le Marine Le Pen et Éric Zemmour, tandis qu’une autre s’est arrimée à Emmanuel Macron.
À l’approche de l’échéance présidentielle de 2027, qui se déroulera sans Emmanuel Macron et probablement sans Marine Le Pen, la droite doit relever un défi historique : reconstruire une offre politique capable de rassembler ces électeurs dispersés et redevenir la maison commune de la droite française. C’est à cet enjeu que ce rapport entend répondre, en étudiant les causes de l’érosion de l’électorat LR depuis 2017 et en traçant les axes possibles pour que son futur président puisse renouer avec un électorat orphelin et tiraillé entre les deux offres concurrentes.
Le parti LR est à la croisée des chemins : il existe 4 chemins différents qu’il peut emprunter : devenir un parti supplétif du bloc central (1), remplacer le RN en siphonnant son électorat (2), devenir un parti « attrape tout »(3) ou … maintenir la ligne actuelle et s’effondrer (4).
Par Matthieu Hocque, Directeur adjoint des Etudes du Millénaire et Pierre Clairé, Directeur adjoint des Etudes du Millénaire
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Crédit photos : AAA 2129 (45718113412), European People’s Party, via Wikimedia Commons, sous licence CC BY 2.0.
2025-03-24 19-25-29 BRetailleau-Belfort, Thomas Bresson, via Wikimedia Commons, sous licence CC BY 4.0.
2022-04-06 20-58-55 meeting-LR-Belfort 02, Thomas Bresson, via Wikimedia Commons, sous licence CC BY 4.0.
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