Vingt années séparent les émeutes de 2005 et celles de 2023. Et pourtant, les mêmes causes produisent les mêmes effets : la perte d’autorité, l’effacement de l’État et la désagrégation du lien national. Ce n’est plus une délinquance ordinaire, mais une seconde génération de délinquance urbaine, née d’un repli communautaire et d’un sentiment d’impunitéqui minent les fondations mêmes de notre pacte civique.
Les milliards investis dans la politique de la ville n’ont pas empêché la montée des inégalités, ni l’implantation de territoires perdus de la République où prospèrent les trafics, la narco-culture et le rejet de la laïcité. Cet échec structurel doit être reconnu avec lucidité : on ne reconstruit pas une Nation en multipliant les dispositifs, mais en restaurant la responsabilité, l’autorité et la fierté d’appartenir à un même destin.
La France ne peut tolérer la constitution de sociétés parallèles où l’ordre républicain cède la place à la loi du clan. Il faut désormais une reconquête républicaine, non pas de façade, mais enracinée dans l’action : reconquête de l’école, des familles, des institutions locales, et surtout de la confiance des citoyens envers la puissance publique. L’autorité de l’État ne doit plus être négociée, mais affirmée. C’est à cette condition que la justice pourra redevenir un pilier de paix, et la police, une force de respect.
La République ne se sauvera pas par la peur, mais par la fermeté, la clarté et le courage. Il faut refuser l’abandon, rejeter la fatalité et rappeler à tous que la liberté se conquiert dans la discipline, et que l’unité nationale est la première des sécurités. Là réside la mission du temps présent : redonner à la France le goût de l’ordre, de la dignité et de la grandeur.
Par Jérôme Lades Expert des questions de sécurité au Millénaire
Marine Hannouna, Analyste du Millénaire
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Crédit photo : Violences urbaines Nahel Besançon-Planoise 29-06-2023 oufik-de-Planoise 3, de Picasa, via Wikimedia Commons, sous licence CC BY-SA 4.0.

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