Le libéralisme économique est souvent une source de débats passionnés, notamment en France. Ses détracteurs dénoncent ses dérives, qu’ils associent à l’accentuation des inégalités, la concentration des richesses et la domination des multinationales. Cependant, au-delà de ces critiques, se trouve une réalité économique incontestable : le libéralisme a été l’un des plus puissants leviers de réduction de la pauvreté dans l’histoire moderne. À travers son écosystème fondé sur la liberté d’entreprendre, l’ouverture des marchés et la concurrence, le libéralisme a permis à des millions de personnes à travers le monde de sortir de la pauvreté, favorisant une prospérité partagée et des progrès sociaux majeurs.
Depuis le XVIIIe siècle, avec les premières révolutions industrielles, les sociétés ayant adopté les principes du libéralisme ont vu émerger une croissance économique sans précédent. Les innovations technologiques et l’industrialisation, deux piliers du capitalisme libéral, ont engendré des gains de productivité significatifs. Ces gains ont transformé non seulement les économies occidentales mais aussi, plus tard, celles de pays en développement prenant ce tournant idéologique, où des millions de personnes, autrefois condamnées à la pauvreté extrême – notamment à cause de la mise en pratique d’un communisme délétère -, ont vu leurs conditions de vie considérablement s’améliorer. Dans les années 1980 et 1990, avec l’accélération de la mondialisation et la libéralisation des échanges internationaux, ces dynamiques se sont amplifiées. Des pays comme la Chine, l’Inde et plusieurs États d’Asie du Sud-Est[1] ont adopté des réformes libérales, intégrant leurs économies dans le système mondial. Résultat : des centaines de millions de personnes sont sorties de la pauvreté et de nouvelles classes moyennes ont émergé. Le cas de la Chine est particulièrement frappant. En l’espace de quelques décennies, des réformes basées sur le marché ont permis de faire passer des centaines de millions de personnes de la misère à un niveau de vie nettement supérieur, ce que même les politiques de redistribution les plus ambitieuses n’auraient pu accomplir sans la croissance alimentée par l’ouverture économique exceptionnelle de son maillage industriel.
Le libéralisme a également eu des effets indirects majeurs sur la réduction de la pauvreté, notamment à travers l’augmentation des échanges internationaux. Le libre-échange a permis aux pays en développement d’accéder à de nouveaux marchés pour leurs produits, stimulant ainsi leur production et créant des emplois. La spécialisation, l’un des fondements théoriques du libéralisme, a encouragé les nations à se concentrer sur les secteurs où elles avaient un avantage comparatif, maximisant ainsi leur potentiel de croissance. De même, la protection des droits de propriété et la stabilité juridique qu’exige une économie libérale ont favorisé l’investissement, tant domestique qu’étranger, dans des régions longtemps ignorées par le capital international. Nous pouvons citer comme exemple probant de ces effets les pays Baltes qui, après avoir subi l’URSS et le communisme, ont libéralisé leurs économie, l’Estonie est par ailleurs devenue un pays en pointe de l’économie numérique et truste le classement des pays à l’économie la plus ouverte au monde.
En outre, l’innovation, moteur clé du libéralisme, a eu des effets transformateurs sur la réduction de la pauvreté. Les avancées technologiques dans les domaines de la santé, de l’agriculture et de l’éducation, en grande partie dues aux incitations du marché et à la recherche de profits, ont permis d’améliorer radicalement la qualité de vie dans des régions autrefois marginalisées. L’introduction de nouveaux outils agricoles, de médicaments génériques et d’accès numérique à l’information a changé la donne pour des millions de personnes dans les pays en développement.Cependant, il serait réducteur de ne voir dans le libéralisme qu’une solution purement économique à la pauvreté. Il s’agit également d’un système qui valorise la liberté individuelle, et qui, par essence, promeut l’autonomisation des individus. La possibilité pour chacun de devenir un acteur économique à part entière, de développer une entreprise ou d’innover sans contrainte excessive a permis de libérer un potentiel créatif immense, contribuant ainsi à un écosystème où l’initiative individuelle est motrice de croissance. C’est ainsi que la mobilité sociale est fortement encouragée et recherchée dans un système libéral comme ceux que nous connaissons.
[1] De manière non exhaustive la Thaïlande et Taiwan sont les deux meilleurs exemples.
Par Hugo Ragain, Analyste des questions économiques du Millénaire
Crédit photo : Amas dollars, Kaboompics.com, via Pexels, sous licence ATTRIBUTION 4.0 INTERNATIONAL
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