Les 100 jours ont été annoncé par Emmanuel Macron lors de sa prise de parole du 17 avril dernier après l’adoption de la réforme des retraites et la validation de l’essentiel de ses dispositions par le Conseil Constitutionnel. Cette période devait conduire à “l’apaisement” à la suite de la forte mobilisation sociale contre la réforme des retraites.
Les 100 jours devaient à la fois permettre au président de la République de tourner la page de la séquence de la réforme des retraites pour : se projeter sur la suite de son quinquennat en évitant l’immobilisme, apaiser une société tendue et marquée par plusieurs semaines de mobilisation sociale, reconquérir l’opinion publique et élargir sa base politique.
Seulement, si le début de cette séquence a fonctionné, elle s’est heurtée aux émeutes urbaines survenus après le début de Nahel, tué par un policier, à la suite d’un refus d’obtempérer. Ce décès a conduit à des soirées d’émeutes d’une intensité rappelant celle de 2005. Si l’exécutif est parvenu à reprendre en main la situation, les émeutes ont mis à mal la volonté du président de la République de parvenir à un climat apaisé à l’issue de « ces 100 jours ».
Ainsi, l’utilité et l’efficacité de cette séquence interroge. Les 100 jours devaient permettre au président de la République d’avoir un nouveau souffle pour débuter le second acte de son mandat. Cela devait constituer soit un renouveau soit un Waterloo aboutissant au chaos. À la fin de cette période, il n’est pas évident d’aller dans un sens ou dans un autre. En effet, une partie des objectifs fixés par le président de la République aurait pu être accompli si les émeutes urbaines n’avaient pas chamboulé la donne politique.
Cela a emporté plusieurs conséquences : l’apaisement promis par le Chef de l’État apparait difficile à concrétiser après que des émeutiers se sont livrés à des scènes de guerre et de pillage pendant plusieurs soirées ; l’élargissement de la majorité politique et de la base politique est devenu presque impossible pour l’exécutif puisque cela imposait de faire des choix pouvant conduire à la fin du « en même temps ».
Si nous avons évité le chaos à la suite des émeutes et des fortes tensions liés aux mobilisations sociales, la France n’est toujours pas apaisée. De plus, Emmanuel Macron aura du mal à se relancer pour permettre un renouveau de son quinquennat. Ainsi, la séquence des 100 jours devrait s’étirer jusqu’aux prochaines élections européennes et jusqu’au jeux Olympiques.
Par Matthieu Hocque, Directeur adjoint des études du Millénaire
Contribution : William Thay, Président du Millénaire
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Crédit photo : Emmanuel Macron via Wikimedia Commons sous licence CC BY 3.0
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