Depuis plusieurs mois, l’envolée des prix du carburant invite à reconsidérer le carburant, non plus comme une variable d’ajustement de la politique écologique, mais comme une ressource stratégique. Depuis les années 1980 et plus particulièrement depuis le quinquennat de François Hollande, la gestion du carburant souffre en France de carences liées à de mauvais choix des décideurs publics, sur la stratégie d’importation, le modèle économique ou encore la taxation.
Le 27 octobre, le gouvernement d’Elisabeth Borne annonçait un « quoi qu’il en coûte énergétique » de 12 milliards d’euros pour contenir les prix de l’énergie alors que l’inflation s’établit à hauteur de +5,8% selon l’Insee. Ces nouvelles dépenses s’ajoutaient au plan contre l’inflation qui avait débloqué cet été 20 milliards d’euros, alors que la Cour des Comptes alerte sur la politique dépensière du gouvernement. Ce dispositif comportait trois volets, à savoir :
• un « amortisseur électricité » qui prend en charge une partie de la facture d’électricité pour les TPE, PME, associations, collectivités territoriales et établissements publics qui ne bénéficient pas du bouclier tarifaire ;
• un « guichet simplifié des aides » qui cible depuis le 15 novembre les ETI et grandes entreprises en fonction de leurs situations financières ;
• une prolongation en 2023 du « filet de sécurité » pour les collectivités territoriales.
Les prix de l’électricité comme les prix du carburant pourraient créer les conditions d’une crise sociale générale en parallèle de la réforme des retraites. En effet, il s’agit des deux facteurs de mobilisation sociale qui peuvent faire converger les luttes sectorielles portées par les différents syndicats et mouvements sociaux. De ce fait, le gouvernement entend avec ce dispositif éviter une crise sociale sur le modèle des Gilets jaunes, et cela « quoi qu’il en coûte ». En revanche, cette stratégie court-termiste souffre de deux écueils. D’une part, il ne s’agit pas d’une politique économique structurelle globale pour sortir de l’inflation. D’autre part, si le gouvernement s’attache à résoudre la crise énergétique, sa stratégie est incomplète étant donné qu’il manque un « quoi qu’il en coûte » sur le carburant pour aider les Français et nos acteurs économiques à passer ce troisième choc pétrolier.
Par Matthieu Hocque SGA du Millénaire,
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Crédit Photo : Image Essence par ResoneTIC via Pixabay sous Pixabay License
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