Reciviliser les jeunes barbares

A l’issue de la Seconde guerre mondiale, la jeunesse incarnait la volonté, l’imagination, le courage, l’audace et  l’aventure,  porteuse d’espoir elle était synonyme d’évolution positive pour un monde meilleur.  En quelques décennies notre société a sombré dans une forme de laxisme d’atmosphère, facilitant l’avènement de « l’enfant roi » perpétuellement insatisfait remplacé par  un « enfant tyran », qui évoluera dans une société sans cap, sans règles, sans autorité hiérarchique, permettant ainsi l’avènement de « l’enfant dieu ». 

En effet, l’insécurité est un fléau en croissance, notamment depuis la crise du covid-19. Ce 30 janvier 2025, le service statistique ministériel de la sécurité intérieur (SSMSI) dévoilait les chiffres de la délinquance en 2024. Parmi les profils de délinquants figurent les mineurs. Largement représentés, les jeunes entre 13 et 17 ans représentent 31% des vols commis avec une arme. Mais aussi, ils sont les auteurs de 28% des vols de véhicules commis en France en 2024. Si ces données concernent l’état de la sécurité intérieure, on constate aussi l’insécurité dans les établissements scolaires. Pour l’année scolaire 2023-2024, 74 agressions par arme blanche ont eu lieu dans le secondaire. On se souvient de l’attaque du jeune Gabriel, victime d’un coup de couteau dans le dos, le 3 mars 2025. Poursuivi par son agresseur âgé de 16 ans, il a reçu 3 coups de couteau dans une rue adjacente près de son collège, à Nîmes.  

Cette évolution alarme l’opinion publique, mais le droit applicable aux mineurs ne semble pas avoir suivi cette dynamique. La récente loi portée par Gabriel Attal, visant à renforcer la réponse pénale à l’égard des mineurs récidivistes, a ainsi été partiellement censurée par le Conseil constitutionnel. Si elle est essentielle, la question de la délinquance juvénile ne peut être réduite à la seule dimension pénale. Elle est le produit d’un ensemble complexe de facteurs sociaux, éducatifs, culturels et économiques. Surtout, elle est la résultante d’une succession d’erreurs de choix collectifs. Alors que nous avons encouragé que l’école prenne le relais de la désagrégation de la famille nucléaire, désormais les pouvoirs publics doivent reprendre le contrôle après la désagrégation de l’école avec des mesures telles que les couvre-feux pour les mineurs (expérimenté à Nîmes pour 15 jours à partir du 21 juillet 2025). 

C’est pourquoi ce rapport propose une analyse globale — à 360 degrés — des causes profondes de la délinquance des mineurs, depuis 1945 jusqu’à nos jours, dans le but d’identifier les leviers d’action pertinents pour éclairer le débat public sur une meilleure réponse à apporter à la barbarisation d’une partie de la jeunesse.

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Crédit photo : INJEP, de Montecruz Foto, sous licence Creative Commons Share I Like.

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