Instaurée en 1798, la conscription a été officiellement suspendue en 1996 par Jacques Chirac pour de légitimes raisons techniques et pécuniaires, mais sans que les impacts sur l’homogénéité et la cohésion de la nation n’aient été réellement anticipés. En effet, la formation de citoyens qui aiment leur pays et adhérent à ses valeurs, quitte à devoir les défendre, n’est pas, contrairement à ce qu’a dit François Mitterrand, un « nationalisme synonyme de guerre » mais bien du patriotisme.
Seuls 54 % des jeunes de 18-24 ans se considèrent comme patriotes, alors que cette part s’élève à 86 % des personnes âgées de plus de 65 ans. Cette tendance, pas uniquement française, est une composante des sociétés occidentales. Elles sont traversées par une crise morale durable liée d’une part à une crise démocratique incarnée par les revers de l’individualisme comme remède politique pour organiser la société grâce à la liberté. D’autre part, elle est liée à un défi civilisationnel soulevé par la mondialisation des biens et des personnes et l’affaiblissement de l’autorité et des structures traditionnelles.
Face aux grands enjeux du XXIe siècle, la France est manque de renouvellement et d’idées pour préserver son histoire millénaire et son modèle d’État-nation issu de la Révolution française. Pour faire face et rester dans l’Histoire, il faut recréer du collectif en faisant aimer la France et en créant du rêve pour les jeunes générations. À ce titre, les plus âgés ont l’immense responsabilité de devoir transmettre aux jeunes générations, nos valeurs et notre histoire pour créer de l’engagement à l’égard de notre nation par l’amour du pays.
Mère de toutes les réformes, l’éducation doit être prioritaire. Elle passe aussi par l’instauration plein et efficace d’un Service National Universel de 6 mois, obligatoire pour tous les jeunes gens de 16 ans afin de rattraper les décrocheurs. Il s’agit de transmettre à chacun le goût de l’effort pour transformer une génération sacrifiée en génération de bâtisseurs qui surprendra le monde par la force de son esprit et la grandeur de ses réalisations.
Par Denis BOUVIER Analyste du Millénaire et Matthieu HOCQUE, Directeur adjoint des Etudes du Millénaire
Contribution : Thibault Brosset Heckel
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Crédit photo : service national universel via Wikimedia Commons, sous licence CC BY SA 2.0
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