Comment les enfants fuient l’école de la République ?

Lors de la rentrée scolaire 2023, le « domaine réservé » du président de la République s’est élargi : l’Éducation nationale appartiendrait ainsi au pré-carré élyséen compte tenu de son caractère régalien selon les mots d’Emmanuel Macron (Le Point, 2023). De même, Gabriel Attal a déclaré lors de sa nomination à Matignon « emporter les sujets de l’Éducation à Matignon ». Le couple de l’exécutif a décidé d’investir le champ de l’instruction et d’en faire l’une des priorités du second mandat au travers de nombreux discours, déplacements, entretiens et propositions. Après l’échec de Pap Ndiaye, puis celui d’Amélie Oudéa-Castéra, ils se devaient en effet de prendre des initiatives pour montrer que les maux qui traversent l’école ne seraient pas laissés de côté. Celles-ci ont d’ailleurs été multipliées entre l’interdiction de l’abaya, l’expérimentation de l’uniforme ou encore l’instauration de groupes de niveaux. Le Président et son Premier ministre tentent de répondre à une attente et surtout à une angoisse, bien légitime, des Français face à l’état de l’Éducation nationale. Elle concentre une attention croissante et beaucoup d’inquiétudes : baisse du niveau scolaire des élèves, non-respect de l’autorité des professeurs, insécurité et violences, atteintes à la laïcité… Un récent sondage de l’Ifop indique du reste que 69% des Français pensent que la situation se dégrade dans les collèges et les lycées, contre seulement 34% à l’école maternelle.

Or, l’école revêt une importance à plus d’un titre : d’un point de vue général, elle permet de former et d’instruire les citoyens de demain qui participeront à la vie de la nation ; d’un point de vue individuel, elle est une voie d’émancipation qui encourage et récompense le travail et l’ambition. Aussi, la perte de confiance dans l’école de la République, incarnation concrète de la méritocratie, est-elle dangereuse pour l’avenir de la France. Cela est d’autant plus problématique lorsque les parents d’élèves décident de fuir l’école de la République. Cette note se propose donc de revenir sur le processus qui a conduit à l’impasse dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui et sur les stratégies mises en place par les parents pour offrir une meilleure éducation à leurs enfants. Cette situation appelle une réponse rapide, puissante, réfléchie et consensuelle pour refaire de l’école de la République une école de l’excellence et de la méritocratie afin de préparer la France et les Français aux défis du XXIe siècle.

Par Udo Le Quéau, analyste du Millénaire

Crédit photo : Inégalité scolaire, smengelsrud, 1311784, par Pixabay, sous licence CCO Creative Commons.

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