Vaincre la crise des urgences

Depuis la crise sanitaire, il n’est plus possible pour les Français d’affirmer que leur système de santé est le meilleur du monde. En effet, la crise sanitaire a mis en avant nos dépendances stratégiques sur des produits vitaux tels que les masques, le matériel respiratoire ou encore les médicaments. Face à l’afflux de patients, les urgences n’ont pu tenir que grâce au dévouement des soignants.  Depuis, les grèves dans les urgences se succèdent sans que ne soit trouvée une solution.

En effet, il y a en France un manque dramatique de médecins tant généralistes que spécialistes. La pandémie de la COVID-19 a révélé en plus un inquiétant sous dimensionnement des services hospitaliers publics et plus particulièrement des services d’urgence de de réanimation. Ce sous dimensionnement est autant structurel qu’humain. Un nombre important de services ont été fermés et les postes supprimés en conséquence.

Le numérus clausus institué en 1971 (mais réellement appliqué à partir de mai 1980) est une des causes principale de cet état de fait. Aujourd’hui, il y a un tel retard démographique et il y a un tel délai entre l’arrêt (ou presque) du numérus clausus et l’arrivée effective de médecins fonctionnels (durée des études entre 9 et 12 ans selon les spécialités) que nous ne serons pas en capacité avant les années 2030 à 2035. D’autant plus qu’il faudra composer avec de nouvelles générations de médecins qui travailleront moins que les générations précédentes, certains médecins pouvant effectuer près de 70 heures par semaine. Cette note vise à présenter l’organisation de notre système d’urgences (I), les problèmes rencontrés en les comparant aux autres systèmes d’urgence occidentaux (II) pour identifier les ressorts d’un service public des urgences efficace (III).

Par Denis Nicolaï, Analyste au Millénaire.

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Crédit Photo :  Opération, Hôpital, Docteur, sasint, sous license Pixabay.

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