Pierre-Henri Picard et Emeric Guisset dans Les Échos « Contre l’écologisme, faire de l’écologie un vecteur de croissance et d’indépendance »

Retrouvez l’analyse de Pierre-Henri Picard et Emeric Guisset dans Les Échos : « Contre l’écologisme, faire de l’écologie un vecteur de croissance et d’indépendance »

L’écologie et la transition énergétique sont des enjeux majeurs du XXIe siècle. Pourtant, si ces sujets ont été replacés au cœur de l’agenda politique, ils sont actuellement accaparés par un militantisme exacerbé. Pour le think-tank Le Millénaire, l’écologie doit être un vecteur de notre croissance et de notre indépendance énergétique.

La victoire des écologistes dans plusieurs grandes villes françaises lors des élections municipales, et le rendu des travaux de la Convention citoyenne pour le climat, ont replacé le sujet de l’écologie et de la transition énergétique au cœur de l’agenda politique et médiatique. Pourtant, sur cet enjeu, des minorités agissantes prennent en otage l’ensemble des questions qu’il serait légitime de se poser sur la mise en œuvre d’un projet écologique. Plutôt que de se laisser enfermer par un militantisme exacerbé, abandonnant les armes du pragmatisme scientifique pour celles du dogmatisme et de l’idéologie, faisons de l’écologie un vecteur de notre croissance économique et de notre indépendance énergétique.


L’électricité française est l’une des moins carbonées du monde

La France dispose d’une avance par rapport à ses voisins européens grâce au nucléaire, une énergie propre, sûre, et économiquement viable. Avec son mix énergétique riche en nucléaire, notre pays possède en effet l’une des électricités les moins carbonées et se distingue par des émissions de CO2 par PIB parmi les plus faibles au monde. Se priver de cette source d’énergie serait un contresens historique majeur tant les manifestations du réchauffement climatique, lié aux émissions de CO2, se font pressantes (rappelons que cette technologie n’émet pas de CO2, et la construction des centrales en émet à la marge au vu de l’électricité produite).

La France doit donc à tout prix conserver cet atout dans son mix énergétique. Pour défendre notre bien commun, nous proposons notamment de mieux protéger les sites nucléaires en prononçant la dissolution systématique des groupes qui s’introduiraient sur les sites nucléaires. Outre leur caractère particulièrement sensible, ces sites sont le lieu de l’indépendance énergétique de la France, ces intrusions vont donc à l’encontre des intérêts souverains du pays.

Le débat écologique doit être un choix de société

Face à la confiscation d’un débat aussi vital que celui du choix de société, l’organisation d’un référendum sur l’évolution du mix énergétique parait essentielle. Un sondage réalisé en 2018 par BVA révèle que 86 % des 18-34 ans, pensent à tort que le nucléaire contribue au réchauffement de la planète. Ceci permettrait d’instaurer un débat à la hauteur de l’enjeu : choix de la décroissance ou non – objectif de réduction de la part du nucléaire dans notre mix énergétique (et si oui de combien) ou non –, etc. Un débat de ce type forcerait les Français à s’informer sur les différentes thématiques pour ne plus être si facilement manipulable par les militants de toutes parts, et surtout à prendre conscience que loin d’un horizon décroissantiste, l’écologie peut être source de création d’emplois et d’indépendance.

Assurer une indépendance énergétique

Si le nucléaire permet de décarboner la production d’électricité, l’électricité ne constitue pas le meilleur recours pour tous les usages. Le défi de l’indépendance énergétique est donc plus large. Les pouvoirs publics doivent soutenir des filières comme l’hydrogène ou les micro-STEPs, qui à côté du nucléaire seront les véritables recours énergétiques de demain. Alors que l’argent est disponible, il est aujourd’hui gaspillé pour vendre au prix du marché, une électricité hors de prix, fruit du parc éolien. Nous devons réorienter nos moyens pour disposer des solutions les plus adaptées à chaque usage.

Loin de s’inscrire dans un retour en arrière, l’écologie et la transition énergétique doivent au contraire être source de croissance verte. La crise du coronavirus et la récession économique qui s’ensuit entraîneront près de 800 000 licenciements dans les mois à venir. Des résultats qui témoignent – s’il était encore nécessaire de le démontrer – que la décroissance n’engendre que la faillite de nombreuses entreprises, le retour d’un chômage de masse et une précarité accrue pour les plus faibles. De fait, l’écologie n’a de sens que si elle réconcilie durablement l’histoire du progrès humain avec la préservation de la nature.

La relance économique des années à venir déterminera la place de la France et de l’Europe dans le monde du XXIe siècle. Il est indispensable de voir l’écologie comme une source de progrès technique, scientifique, industriel et économique. Les marges de progrès sont énormes tant en termes d’emplois que de vecteurs d’exportation d’innovations technologiques.

Nous devons acter que le principe de la transition énergétique ne pourra se faire au détriment de la croissance économique, et de la prospérité de la France. Avec de la volonté, la France peut incarner en Europe et être l’ambassadeur dans le reste du monde, d’un modèle d’économie décarbonée. Il est urgent d’agir en faveur d’une écologie du pragmatisme et non pas punitive comme y tend celle des prétendus écologistes.

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Crédit photo : Image par Wolfgang Stemme de Pixabay

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