Finalement, en cinq ans Marine Le Pen a réussi à faire oublier son débat raté face à Emmanuel Macron. Face à un Président sortant affaibli par un quinquennat de crises et au bilan plus que mitigé, la candidate du Rassemblement National peut espérer l’emporter le 24 avril au soir. Bénéficiant de réserves de voix importantes en provenance d’Éric Zemmour et d’un affaiblissement de la volonté de « faire barrage », le « plafond de verre » de Marine Le Pen n’a jamais été aussi proche de la rupture.
Pourtant, nous assistons depuis le début de la campagne du second tour à un creusement des écarts dans les intentions de vote entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron. Si le Front Républicain ne possède pas la même efficience que par le passé (élection présidentielle 2002 ou 2017), il est encore efficace auprès d’une partie de l’électorat. En effet, environ 50% des électeurs qui indiquent voter pour le président sortant, le ferait principalement pour empêcher l’arrivée au pouvoir de Marine Le Pen.
La victoire de Marine Le Pen n’est pas impossible mais cela suppose une accumulation de conditions cumulatives qui accentue le caractère improbable de cette hypothèse. À titre de comparaison, le jour de l’élection, la route de la victoire de Donald Trump face à Hillary Clinton supposait l’accomplissement de moins de conditions cumulatives.
Emeric Guisset, Secrétaire général adjoint du Millénaire
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Crédit photo : Marine Le Pen par Pietro Naj-Oleari sous licence CC BY-NC-ND 2.0
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